Semaine de sensibilisation aux maladies mentales

Unis contre les préjugés

La semaine de sensibilisation aux maladies mentales débute aujourd’hui. En 2014, les préjugés persistent, non seulement à l’endroit des personnes atteintes, mais aussi à l’endroit des organismes communautaires qui offrent du soutien. Le SPVM et le réseau FFAPAMM travaillent en tandem pour combattre le phénomène.

La plupart des proches qui vivent avec une personne souffrant de maladie mentale ne savent pas à qui demander de l’aide. Lorsque l’un de leurs enfants ou un conjoint est en état de crise, ils ne font pas appel au réseau de la santé, mais à la police.

Le conseiller en santé mentale du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), Michael Arruda, l’a constaté à maintes reprises sur le terrain. « Lors des interventions, je demande toujours aux familles qui les conseille, qui les aide, et elles me répondent : “Vous êtes le seul.” C’est triste de voir ça. »

Le SPVM a cependant des outils. Depuis trois ans, les policiers reçoivent de la formation et des conseils de la Fédération des familles et amis de la personne atteinte de maladie mentale (FFAPAMM). Lorsque les policiers doivent intervenir auprès de patients en crise, ils peuvent dorénavant soutenir aussi les proches. « C’est un partenaire essentiel, affirme M. Arruda. Quand on entend qu’il va y avoir des coupes dans l’aide à cette clientèle, ça nous inquiète, on s’attend à recevoir plus d’appels de détresse au 911. »

« Plus on doit intervenir, plus on augmente les risques d’avoir des tragédies… »

— Michael Arruda, conseiller en santé mentale du Service de police de la Ville de Montréal

Pour diminuer ces risques, il faut miser sur les organismes communautaires qui ont une grande expertise, selon M. Arruda, en les faisant connaître aux proches et aux patients. La FFAPAMM regroupe 40 associations réparties partout au Québec. Elles répondent à plus de 60 000 demandes d’aide annuellement.

La présidente de la FFAPAMM, Christiane Trudel, n’a pas su où aller chercher de l’aide lorsqu’elle a constaté que son fils avait des troubles bipolaires. Et pourtant, elle était intervenante sociale. « Je me sentais tellement coupable, j’essayais de trouver ce que j’avais fait de pas correct en élevant mon fils, raconte-t-elle avec émotion. La détresse est très grande. On ne s’en sort pas indemne. »

Mme Trudel comprend à quel point les proches qui ne baignent pas dans le milieu de la santé doivent se sentir dépourvus. « Comme parent, on veut trop en faire. On s’épuise. On y laisse sa peau ! Mais plus on consulte tôt, plus on va être en mesure d’aider la personne qui souffre. On devient plus solide. »

La présidente rêve que le numéro de téléphone 1 855 CRAQUER, un service spécialisé en santé mentale, devienne aussi populaire que le 911.

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